10 % des ventes de livres en France seront des ebooks en 2015
rédigé par Jean-Baptiste, le janvier 25, 2015
Ce qui s’est passé dans la musique et dans le cinéma il y a quelques années va bientôt toucher le monde du livre en France. La phase de destruction créatrice se joue en ce moment.
Pendant que les français s’équipent en terminaux de lecture numérique, ils achètent aussi plus de livres numériques et moins de livres papier. Les libraires et les éditeurs qui n’ont pas anticipé le virage du digital disparaissent, les auteurs auto-édités qui sont les seuls à pouvoir proposer des ebooks à des prix attractifs génèrent 35 % des ventes sur Amazon.
Au sommaire :
- Le marché du livre en France
- Le livre accélère sa numérisation en France
- La part du livre numérique en volume en France
- Les genres littéraires où l’ebook est roi
- Amazon, la plateforme numérique qui vend le mieux
- Auteurs, comment maximiser vos revenus numériques ?
Le marché du livre en France
Que ce soit dans le monde ou en France, le livre est la première industrie des biens culturels. En France, selon GFK, le livre pèse un chiffre d’affaires de 3,9 milliards d’euros en 2013 ce qui représente 53 % de l’industrie des biens culturels.
Les français dépensent donc plus dans les livres qu’en achat cumulé de films, jeux vidéos, musique.
Le livre accélère sa numérisation en France
Le livre n’est pas épargné par la dématérialisation de l’économie des biens culturels. Pour l’instant, en France, il résiste un peu mieux (- 3 % / an) que les autres industries du loisir (- 15 % / an pour les jeux vidéos, films, musique). La consommation du livre se transforme avec l’arrivée à maturité du numérique.
On lit moins longtemps, on dépense moins, il y a plus de lecteurs occasionnels que de gros lecteurs, la culture du zapping s’invite aussi dans le livre.
Avec ces nouvelles tendances de consommation, l’explosion des équipements en smartphones / tablettes / liseuses, l’ebook 2 fois moins cher qu’un livre papier et immédiatement disponible tire son épingle du jeu.
Tous les ans, la vente d’ebooks double sur le marché français et les ventes en ligne de livres papier progressent pendant que les réseaux de distribution physiques de livres ferment les uns après les autres (Virgin, Chapitre, librairies de quartier).
La part du livre numérique en volume en France
Le livre numérique doit peser en France en 2014 à peu près 100 millions d’euros de CA, soit 2,5 % du CA du livre. C’est peu en comparaison de ce que ce marché pèse chez nos voisins anglais et américains (12,5 %). Si on exclut les livres professionnels et scolaires, l’ebook pesait fin 2014 5 % du marché du livre grand public en France (~ 25 % aux USA et UK).
Dans 2 ans, Hachette Livre (2 milliards de CA / an) prévoit qu’1 livre grand public sur 3 sera vendu au format numérique dans les pays anglosaxons, 1 livre sur 6 en France.
Les genres littéraires où l’ebook est roi
Si on affine encore plus l’analyse en se concentrant sur les romans, les livres qui sont disponibles à la fois en numérique et en papier, en excluant les BD et livres pour enfants (moins adaptés à la lecture sur écran) on se rend compte que le numérique pèse à chaque fois plus de 10 % des ventes en France.
Le livre de Trierweiller a par exemple généré en 4 jours 14 000 ventes d’ebooks vs 140 000 ventes de livres papier. Des auteurs auto-édités à succès comme les Vandroux arrivent en 2 mois à intéresser plus de 10 000 lecteurs sur Amazon Kindle.
Si les éditeurs traditionnels jouaient le jeu au niveau des prix des ebooks (ebook < 10 €), je suis sûr qu’on serait proche d’un rapport 2/3 papier, 1/3 numérique.
Pour les auteurs auto-édités qui jouent le jeu au niveau du prix mais qui ne bénéficient pas de relais physique à la Fnac et dans les grandes surfaces, le rapport est inversé : > 2/3 numérique, < 1/3 papier… Et c’est tant mieux, car ils margent à + de 60 % sur le numérique (vs 8 % dans l’édition classique).
Amazon la plateforme numérique qui vend le mieux
Si vous ne deviez vendre votre livre (papier ou numérique) que sur une seule plateforme, Amazon serait la plateforme de choix en France. 1ère librairie en ligne, elle concentre 60 à 80 % des ventes d’ebooks d’Hachette aux USA et aux UK
Auteurs, comment maximiser vos revenus numériques ?
Alors auto-édition ou édition classique quand on est un auteur français ? Si vous avez la chance d’être sélectionné par une grande maison d’édition, négociez avec eux de garder les droits numériques. Ainsi vous pourrez maximiser un jour vos ventes sur Kindle en proposant un prix autour de 5 €, garder au moins 3 € de marge par ebook et vous aurez en plus des relais en magasin physique sur la version livre papier.
Si vous n’avez pas d’éditeur, adoptez la même stratégie de prix bas sur Kindle et passer comme moi par CreateSpace pour produire un livre papier (Rappel : 1/3 des ventes papier se font en ligne).
Si l’éditeur ne veut pas vous laisser vos droits numériques, j’aurai tendance à vous pousser à l’auto-édition – à moins que vous ayez une promo télé de folie bien sûr – surtout si vous êtes sur des catégories de livre qui se vendent mieux en ligne qu’en magasin. Relisez mon interview de Michel Martin pour vous en convaincre.
Le site authorearnings a estimé que même si vous perdiez les 2/3 de ventes physiques, vous alliez pouvoir largement vous rattraper avec des ventes et une marge plus élevées sur le numérique en auto-édition.
Jean-Baptiste
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Commentaires (2)
Bonjour,
Merci pour cet article informatif !
Je suis éditrice de livres érotiques pour hommes et pour ma part les ventes de mes ebooks représentaient précisément, en 2014, 96,22 % des ventes de livres papier.
Bonjour,
Votre article est très intéressant, merci pour ces infos !
J’aimerai une précision : quelle est la source pour le graphique qui présente les préférences lecteur entre le papier et l’ebook par genres éditoriaux ?
Merci d’avance !